Des symptômes peu inquiétants (au début)
La maladie commence d’abord par une gingivite (qui peut passer inaperçue par exemple chez le fumeur) pour s’aggraver en parodontite. Souvent indolore elle est responsable de la plupart des pertes de dents devant la carie ou l’accident de vélo ! On estime que 95% des personnes atteintes ne se soignent pas, principalement par ignorance (ça ne fait pas mal) mais aussi hélas car le traitement de cette maladie n’est pas pris en charge par la sécurité sociale et peu par les complémentaires !
Une gencive en bonne santé présente une couleur rose pâle, ne saigne pas, le bord des gencives autour des dents (le sulcus) est adhérent.
En fonction du développement de la maladie, on trouvera les signes suivants plus ou moins prononcés : un saignement des gencives au brossage ou spontanément, une gencive gonflée, irritée, sensible voire douloureuse, une mauvaise haleine persistante ou un mauvais goût (métallique), une rétraction de la gencive (le déchaussement des dents), des dents qui bougent ou qui changent de place devant.
Le traitement des parodontites
Le cabinet vous accompagne dans le traitement des parodontites, car si vous ne faites rien, petit à petit, et parfois sans signe visible ni douleur, l’os soutenant les dents est détruit sous l’effet des parasites, des bactéries et des globules blancs créant ainsi une poche dans laquelle du tartre s’accumule, entretenant l’inflammation et empêchant la gencive de se recoller à la racine. L’os diminuant progressivement, le déchaussement s’accentue, les dents deviennent de plus en plus mobiles allant jusqu’à tomber.
De même lors de la pose d’implants un examen microscopique est systématique pour éviter d’implanter un patient en parodontite qui s’ignore. Car il faut le savoir, le traitement du déchaussement des implants (la périmplantite) est bien plus compliqué que celui des dents. Or de plus en plus de patients sont implantés en France…
L’approche diagnostique et thérapeutique de la maladie parodontale que je propose est inspirée des travaux de Mark Bonner et d’AMIB (Association Médicale contre les Infections Buccales). Elle démontre l’implication parasitaire (amibienne) dans cette maladie et non pas seulement bactérienne (https://www.auctoresonline.org/article/microscopy-analyses-reveal-the-parasitism-of-entamoeba-gingivalis-in-periodontitis-an-observational-study). Elle permet donc d’obtenir de meilleurs résultats que les techniques conventionnelles ; je les ai pratiquées depuis 20 ans, elles aboutissent certes à une rémission à court terme mais récidivent trop fréquemment car la guérison n’est pas totale. Dans le cadre du protocole Lyon-Bonner-Dunoyé que j’utilise le traitement étant mieux ciblé, à partir du diagnostic microscopique, et les patients bien entrainés à une hygiène de qualité, la guérison est plus prédictive et durable quasiment dans la majorité des cas. Ce protocole empirique a l’avantage d’avoir 20 ans de recul. Certes on peut lui reprocher de n’être basé que sur des constats cliniques et sur les seules publications de Mark Bonner. Les parasites seraient-ils les seuls opportunistes ? Quid des virus ? EBV serait présent à 82,5%, CMV à 50% et HPV 26% quand une étude montre la présence de redondovirus dans les amibes (https://www.cell.com/cell-host-microbe/fulltext/S1931-3128(22)00558-3
Les études en cours
Pour en savoir plus nous avons entrepris depuis mars 2019 une étude appelée « Peridyssec » conjointement avec l’Institut Pasteur et 15 autres confrères d’AMIB visant à rechercher la composition de la flore à l’origine de la parodontite (les résultats seront publiés en 2023).
Depuis 2020, une étude allemande vient confirmer nos hypothèses : « Nous avons montré qu’une amibe comme E. gingivalis, qui colonise la cavité buccale, va envahir la muqueuse buccale et détruire le tissu gingival. Cela permet à un nombre accru de bactéries d’envahir le tissu hôte, ce qui aggrave encore l’inflammation et la destruction des tissus », a déclaré le professeur Arne Schäfer, chef du département de recherche au département de Parodontologie et de Dentisterie synoptique de l’Institut des Sciences dentaires et craniofaciales de la Charité.
Les chercheurs de cet institut sont les premiers à décrire le rôle précis des E. gingivalis dans la pathogenèse de l’inflammation gingivale. Au cours de leur analyse des poches parodontales enflammées, ils ont détecté des traces de l’amibe chez environ 80 % des patients atteints de parodontite, contre seulement 15 % dans le groupe témoin.
L’étude, intitulée « Entamoeba gingivalis causes oral inflammation and tissue destruction», a été publiée en ligne le 5 février 2020 dans le Journal of Dental Research.
Une étude jordanienne sur les parasites vient de sérieusement conforter notre hypothèse fin 2021 puis récemment une étude chinoise : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fcimb.2022.1020730/full
Pour conclure
La parodontite a des conséquences plus que probables sur la santé en général que l’on méconnait encore aujourd’hui, quelques études en cours montrent son lien potentiel avec diverses pathologies (attention sans méta analyse il ne faut jamais prendre une étude comme une vérité absolue) : Alzheimer,, athérosclérose, polyarthrite rhumatoïde et problèmes cardiaques, diabète, accouchement de bébé de petits poids etc.
Enfin si un bon entretien grâce à un brossage soigneux est nécessaire (méthode Bass modifiée et brossage interdentaire avec bossettes et fil voir https://www.youtube.com/watch?v=X6QmKoz_9Is), une étude Cochrane montre enfin que « le contrôle-détartrage » annuel (sans traitement spécifique de la parodontite) n’a aucun impact sur une possible guérison de la maladie parodontale.
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